L'Art Rue asbl et l'hystéro-Collectif présentent...


le 20/3/2010: Jean d'Anonyme sur la place du Grognon, à Namur.
Prises de vues surtout Adrien Vizu.
TV-Bruxelles le 24/4/2010: Jean d'Anonyme dans le Parc Royal de Bruxelles, face au Parlement Fédéral.
le 29/4/2010: Jean d'Anonyme chez les Belges - ou la ballade d'une statue dans Bruxelles, s'interrogeant sur son avenir et la politique actuelle.
Emission spéciale RTL-TVI du 29/4/2010: Jean d'Anonyme présenté aux présidents de la majorité francophone.

Jean d'Anonyme ou le questionnement d'un homme commun

La naissance de Jean d'Anonyme

Mars 2010. L'Hystéro-Collectif rencontre des résidents de la cité Mommen. Ils sympathisent, partagent des vues, collaborent. Les ateliers Mommen c'est un peu comme le Bateau-Lavoir de Paris, mais à Bruxelles: la plus ancienne cité d'artistes de Belgique (depuis 1886 quand un certain Mommen est mort, et a exprimé dans son testament que le lieu devait garder sa vocation).
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Dans un hangar gracieusement prêté par la commune se Saint-Josse - merci St-Josse - Luc Broché de l’Hystéro-Collectif crée Jean d'Anonyme le dé-missionnaire: un grand personnage en plâtre. Il porte un costard-cravate et a déposé à ses pieds son attaché-case. Un travailleur qui pour un instant s'arrête, et pose sur la tempe un index. Oscille-t-il entre questionnement et désespoir?
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Sa destination: la place du Grognon à Namur face au Parlement Wallon. Sa mission: exprimer au pouvoir politique un sentiment partagé par beaucoup. Car beaucoup de citoyens actifs s'interrogent à propos de la classe politique. Les sujets qui crient dans la presse les concernent-ils encore? La complexité des dossiers, des structures, de tout ce bazar administratif inspirent le désintérêt et le désarroi. Le politique se distancie du citoyen, et le citoyen voudrait que ce soient ses intérêts qui préoccupent la gestion des affaires publiques pour laquelle il rémunère ses – trop nombreux – élus (ou pas).
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Jean d'Anonyme est un citoyen qui oscille entre le questionnement et le désespoir, et qui voudrait pouvoir interpeller ceux qui gèrent la société. Dans notre particratie avérée, une oeuvre d'art peut-elle aider à porter cette question devant nos responsables? Quelque chose qui soit proche de l'homme de la rue, qui puisse faire écho chez lui. Les voitures et les passants s'en sont amusés, pensifs ou simplement étonnés. Jean d'Anonyme prenait vie dans les regards de ses spectateurs. Aucune réaction depuis le bâtiment d'en face.

Jean d'Anonyme et la "crise de Régime"

Jeudi 21 avril 2010, le premier ministre rend pour la 5ième fois sa démission. Surréaliste. Belge. Le pays plonge à nouveau dans une crise de régime, c’est en gros titres, l'Etat vacille. Sa Majesté Albert II, elle, temporise, normal, le roi veut consulter et réfléchir avant d'accepter ou refuser l'acte d'Yves Leterme. C'est un sacré dilemne pour lequel chacune des options aura des conséquences néfastes. Il a une semaine.
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Pendant cette semaine de latence, quand tout est possible entre le mauvais et le pire, Jean d'Anonyme ne s'en interroge que davantage. Qu'est-ce qui se passe en définitive avec ce pouvoir politique qui, pense-t-il, l'a déjà désavoué? Serait-il donc possible – c’est dans la presse – que ce pays pour lequel il travaille se déchire? Serait-ce là un fruit de son labeur? Il ne peut pas le croire.
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Il faut dire qu’il vient de passer une semaine dans un beau jardin fleuri, en famille. Pour se remettre de s’être tenu où les parlementaires siègent, peut-être. Et où doit-il à présent aller ? Il est prêt pour sa nouvelle mission. L'endroit s'impose: devant le 16 rue le la Loi à Bruxelles, où se votent ces dossiers qui lui échappent quand il repose son journal.
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Quand? Tout de suite, au coeur du questionnement. C'est donc à partir des ateliers Mommen, pas loin, que la bande d'artistes va amener à pied, simplement, notre bon bureaucrate en plâtre pour le poser face au Parlement fédéral.
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Nous sommes le samedi 23 avril, il fait beau, et le bonhomme en plâtre trouve sa place au soleil en fin de matinée parmi les statues en pierre blanche qui pullulent dans le Parc Royal. De nombreux passants s'arrêtent, prennent des photos, s'amusent, l'ambiance est gaie.
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De l'autre côté de la rue, au-delà de la grille, c'est justement la « journée des langues »: les portes du Parlement sont ouvertes au public et les badauds affluent. Tout semble si serein, qui pourrait se douter que le bâtiment en face de lui puisse être porteur, ces jours-ci, des débats d'un Etat en crise, d'un malaise?

Trois heures s'écoulent, douces.


Une voiture de police vient s'arrêter aux pieds de la statue.
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Deux uniformes sortent et expliquent: vous êtes ici en zone neutre. Aucun message politique dans les alentours du Parlement! Pas de démonstrations, pas de revendications, pas de manifestations… Mais c'est une action artistique, leur répond-on.

Un des deux agents entre en communication avec son service... Quelques secondes s'écoulent... Non, reprend l'homme à l'oreillette, il y a un message politique derrière cette statue (derrière la statue, seule une fontaine giclait).
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Mais, répète-t-on, il n'y a pas de message, il n'y a que des questions. C'est une démarche ar-tis-tique. Rien à faire, Jean d'Anonyme est prié d'aller s'interroger et interroger ailleurs. Les artistes le ramènent aux ateliers Mommen. Jean d'Anonyme est quand même habité d'un sentiment d'injustice car il pense bien avoir le droit de s'interroger où il veut. Ne travaille-t-on pas pour un pays où l'on puisse s'exprimer justement?

Jean d'Anonyme se promène à Bruxelles

Qu’à cela ne tienne, se dit la statue de retour à la cité des artistes. S’il ne m’est pas permis de rester dans le Parc Royal sous prétexte que je fais de la politique – quelle idée ! – je retournerai interroger ces scrongneugneus d’empêcheurs de bronzer tranquille.

Jeudi 29 avril on emmène donc notre homme pour une ballade motorisée dans les rues de la capitale. Il est 11 heures, ce matin-là le soleil brille encore, le temps est idéal pour une longue promenade. Il a hâte de visiter un peu cette grande ville qu’il connaît à peine. En route.
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Place du Palais de Justice : le bâtiment est en travaux – ben tiens – mais quelle vue ! C’est tout Bruxelles qui s’offre au-delà de la balustrade qui borde la place. Les piétons vont et viennent, les artistes en profitent pour en interroger quelques-uns.
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Pendant ce temps Jean remarque le monument érigé à la mémoire de ceux qui sont morts pour préserver cette nation où il peut circuler librement. Il y pense encore après être reparti, en traversant le centre-ville.
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Arrivé à la Bourse, il fait une petite pause. Ici aussi le questionnement s’impose. Car le monde de la finance a été ébranlé récemment, et vibre encore de secousses qui trahissent l’instabilité du modèle économique actuel.
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Mais assez pour l'instant, il est temps de se sustenter. Pourquoi pas aller manger un petit sandwich dans le quartier des affaires, avec des travailleurs comme lui? Les bureaucrates réagiront peut-être à la présence d'un des leurs qui se questionne...
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Les réactions sont plus timides ici : beaucoup évitent les questions. Mais cela n’étonne guère notre homme commun car c’est un des leurs, et il sait pour les connaître comme il est rare que ses collègues s’extirpent de leurs habitudes. Lui-même ne s’en est écarté que depuis qu’il a déposé à ses pieds sa mallette, pour se figer le doigt sur la tempe.
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Ils sont très sympathiques, et valeureux, et Jean voudrait que la routine ne les use pas tant ! Que faire pour les aider à s’assouplir, sinon l’espace d’un instant intervenir comme un dérèglement dans leur rythme régulier ? C’est là une utilité de la Culture, peut-être.
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Et c’est en méditant à ce propos qu’il reprend la route. Il va repasser rue de la Loi, tiens, là même où il s’est fait éconduire quelques jours auparavant. Il y en a de l’agitation, aujourd’hui. A l’intérieur les parlementaires parlementent, et dehors les journalistes attendent leur sortie pour récolter les déclarations que les politiciens voudront bien leur livrer. Le long de la façade, les vareuses orange des gardes de faction gâchent l’allure habillée de leurs uniformes.
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Et qui voient-ils arriver ? Jean d’anonyme, fier, l’index au garde-à-vous. Ah ça ils ne voulaient plus me voir, eh bien me voici à nouveau ! Interrogez-vous vous-mêmes, si vous refusez que je vous soumette à la question. Et vous la classe politique, remettez parfois en question votre activité car le citoyen, pour qui vous êtes censés travailler, ne vous suit plus ! L’homme commun, le grand nombre… n’avez-vous pas oublié que c’est à son service que vous exercez votre fonction ? A peine le temps de poser la question, et voici qu’un policier en civil vient se poster devant le véhicule et le somme de s’arrêter. Trois secondes peut-être puis un deuxième, en uniforme celui-ci, apparaît à la fenêtre du côté passager. Contrôle d’identité, discussion, et en fin de compte un peu de dissuasion pour qu’à nouveau la statue de plâtre se voie expulsée de cette zone. De toutes façons, aujourd’hui, je ne faisais que passer pense Jean. De nouveau, l’agent de service a prétendu que je portais un message politique, comment peut-il juger ? De nouveau, il lui a été expliqué que ma démarche est purement artistique. Rien à faire. Au revoir.
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Un peu plus loin, Jean d’Anonyme s’arrête. Place de la Liberté, c’est approprié. Il a envie de se rafraîchir au calme, à l’ombre des arbres qui ceignent la jolie petite place.
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Rasséréné, le petit cortège reprend la route car Jean voudrait voir le quartier des institutions européennes. Il fait halte place du Luxembourg, devant le Parlement Européen. Froid comme la partie visible d’un iceberg géant, le bâtiment impose sa géométrie impeccable à la surface d’une immense étendue de pavés. De l’ancienne gare, à l’avant-plan, on a conservé la façade. Au centre de la place des ouvriers en bronze de Constantin Meunier évoquent ces aïeux qui ont bâti le monde moderne. Ce même monde que nous nous efforçons d’entretenir – cette place aussi est en travaux.
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Décidément, notre citoyen de plâtre en aura vu des Parlements ces temps-ci, et pas loin l’un de l’autre, encore. Il semble y avoir tant de discussions à tenir, de décisions à prendre, de dossiers à traiter, de problèmes à gérer pour l’Administration, ça lui donne le tournis. Vivre est pourtant si simple, il ne peut pas s’expliquer cette démesure dans l’organisation. Le phénomène trouve sans doute une origine dans l’explosion de la démographie ces dernières décennies, mais toute cette sophistication qui se veut utile n’a-t-elle pas été poussée à l’excès ? L’homme commun ne se retrouve-t-il pas asservi à cette technologie qu’il s’applique à développer toujours davantage ? Ou cette dernière est-elle en effet porteuse pour le bien-être du citoyen ? Jean doute.
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Abîmé dans sa réflexion vertigineuse, troublée par son environnement, la statue évolue parmi les buildings jusqu’au Rond-Point Schuman.
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C’est l’effervescence : la circulation à sens unique est ininterrompue, les piétons se pressent, on s’agite, on se dépasse, sans aucun doute cet endroit est névralgique. Jean d’anonyme est fatigué, c’en est assez pour aujourd’hui.
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Le jour décline, il rentre au calme dans la cour des Ateliers Mommen, où il peut à présent se reposer. Et il en a bien besoin, car ses pieds sont endoloris par son périple du jour. Au calme en effet, mais la nuit seulement car la cité des artistes est – elle aussi – en travaux, et la journée ce sont surtout les machines de chantier qui en occupent l’espace avec vacarme.
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Merci à tous les amis qui nous ont aidés

Texte & sculpture - Luc Broché
Action - Hystéro-Collectif & Art’Rue asbl
Photos - Audrey Vanderkeren

Jean d'Anonyme chez les Vielsalmites

Après ses épuisantes pérégrinations citadines, notre personnage de plâtre a bien envie de se mettre un peu au vert. Or il a appris qu’à Vielsalm, dans le cadre d’une formation qu’elle organise à propos de l’art contemporain, l’asbl Nota Bene et le peintre Jean Lebrun recevront bientôt quelque 450 élèves des écoles environnantes. Ils s’y succèderont pendant une semaine, par petits groupes, et il y a juste à côté un parc municipal ; le lieu semble tout indiqué pour accueillir la statue. Le début du stage est prévu pour le mardi 25 mai, dans moins d’une semaine.
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La veille, Jean d'Anonyme s'installe donc dans le kioske du parc, face à la maison communale, pour y interpeller ces groupes d'enfants qui y passeront les jours suivants. Point de tapage cette fois, pas de communiqué de presse. Il s'agit, dans le calme de ce bel environnement naturel, d'éveiller chez les élèves un questionnement posé, serein. Travail de fond.
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Ah ces enfants ! C’est fou comme ils peuvent toucher, en quelques mots simples. Et quelle énergie ! Autre chose que la station debout et immobile. Sans doute est-ce pour cela que Jean aime tant leur compagnie. Et ce qu’il aime aussi chez eux, c’est qu’ils sont clairs et sans détours (Jean a une pensée contradictoire pour les politiciens qu'il a rencontrés il y a peu).
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Voici quelques-unes de leurs réflexions spontanées qui ont été recueillies à propos de l’homme de plâtre :

-       
C’est un mec qui veut se suicider parce qu’il a loupé son train !
-        C’est un homme qui se gratte la tête parce qu’il a des puces…
-        C’est un homme qui se suicide mais il n’a pas de revolver.
-        C’est un homme qui devient fou.
-        C’est un homme qui va se tuer parce qu’il s’est fait plaquer par sa petite amie.
-        C’est une personne qui se pose beaucoup de questions.

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-        C’est parce que la Belgique va se séparer.
-        C’est à cause de la crise économique.
-        C’est parce qu’il va falloir aller voter bientôt.
-        C’est parce qu’il y a la bagarre avec les Flamands.
-        C’est un homme qui nous prend pour des fous.
-        C’est une personne qui a perdu sa valise.

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-        C’est une histoire de politique parce qu’il a un costume.
-        C’est une personne qui pose des questions à la commune.
-        C’est une statue qui se demande ce qu’elle fait là.
-        C’est à cause des problèmes de la Belgique.
-        C’est une œuvre d’artiste.
-        C’est un idiot qui a perdu son chemin.
-        C’est mon père quand il voit mon cahier de notes.
-        C’est une surprise pour nous amuser.
-        C’est joli mais il a une grosse tête.
-        C’est quelqu’un qui s’est caché dedans.
-        C’est une statue. C’est quelqu’un qui s’est perdu et qui demande son chemin…

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Mais que se passe-t-il ? Les ouvriers communaux m’ont enlevé ! Me destineraient-ils à la vente ? Pas question ! A la première occasion, je m’échapperai pour continuer ma mission !



Merci à Jean-Paul Henkes de l'asbl Nota Bene et au peintre Jean Roua

L'évasion de Jean d'Anonyme

Ah les enfants que j’étais bien avec vous, et Jean-Paul et Jean le peintre aussi, entre « Jean » de bonne compagnie. Je me sentais à ma place, de vous voir jouer et chahuter autour de moi. Vos réactions étaient si nombreuses, variées et spontanées ! Mais les meilleures choses ont une fin, et chaque fois que je me pose quelque part c’est inévitablement pour ensuite repartir.

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Quand les ouvriers communaux m’ont enlevé du kioske dans le parc de Vielsalm, j’ai d’abord cru qu’on voulait me vendre. Vous imaginez-vous ? M’arracher de votre compagnie pour faire de moi une marchandise !
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On m’a stocké dans un garage fermé, seul. Après une journée entière dans le noir, j’entends du bruit. Et là, l’espoir renaît : une gentille dame apparaît et s’approche de moi. Elle me parle : « je vais te garder dans mon jardin », me dit-elle.
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Mais enfin ! Ne voit-elle pas mon geste en guise de réponse ? Ne voit-elle pas que cette perspective, avec mon doigt sur la tempe, ne me convient pas ? Elle m’embrasse, puis s’en va. Moi bien sûr je ne doute pas que ses intentions soient bonnes, mais aussi maladroites. S’il y a une chose que je veux pouvoir faire c’est voyager librement, et continuer de rencontrer de nouvelles personnes pour qu’ensemble l’on s’interroge. Bref, ma résolution était prise : à la première occasion, je m’évaderais. Et le plus tôt serait le mieux, car je ne savais pas de combien de temps je disposais avant que la dame revienne pour me prendre. Il se passa plusieurs journées entières certainement – mais là dans le noir j’étais bien incapable de distinguer le jour de la nuit – avant que mes compagnons arrivent enfin pour m’aider à partir. Quel soulagement quand je les ai vus par la porte du garage qu’ils avaient ouverte. En deux temps trois mouvements ils m’ont embarqué et hop, à moi l’air libre !
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Il faisait beau, l’après-midi s’entamait radieux. Et quel plaisir de rouler dans le vent, de colline en colline, entre pâturages et forêts à travers les Ardennes. Il faut dire aussi que mes amis faisaient tout pour m’être agréables : ils étaient visiblement aussi heureux que moi de nos retrouvailles. Quand on s’arrêtait dans un village, ils interrogeaient les habitants avec moi.
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A Huy, même, sur la grand-place de la ville, nous avons rencontré des enfants qui nous ont tenu compagnie. Et là c’est eux, intéressés, qui nous posaient toutes sortes de questions. D’ailleurs ils se sont montrés si accueillants et chaleureux qu’Olivier, en confiance, a grimpé ni une ni deux sur le grand socle en bois au centre de la place, où il a improvisé un spectacle de jonglerie pour divertir les gens.
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Mon humeur était rassérénée. En y songeant, j’étais heureux de laisser derrière moi l’agitation effrénée de ces dernières semaines à gauche et à droite avec cette crainte aussi de trop m’éloigner de mon chemin en définitive, et toutes ces questions politiques qui encombraient ma tête. Le soir tombant, quand nous sommes repartis, ce fut pour me conduire dans un endroit discret où je pourrais m’interroger tranquille. Chez un ami de confiance, pour passer quelque temps à l’abri des soucis de la politique, de la crise économique, de la pollution, du traffic, de tout ce monde visiblement trop élaboré et absurde, où il devient difficile de trouver un coin qui ne pose pas question.
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A ce propos, dans le journal de bord de l’Hystéro-Collectif, on retrouve ces notes : « On s’était dit qu’on pousserait le bouchon jusque la veille des élections pour toucher le moment idéal, mais il s’est imposé que c’est carrément en-dehors de l’actualité politique que Jean d’Anonyme devait poursuivre, car d’autres comme lui se chargeaient de porter son questionnement, et il pouvait donc s’effacer. Il le devait même. Pour laisser la place à ceux qui avaient décidé de se regrouper en face du Parlement, comme lui, la veille des élections. On rêvait de voyages, de grands événements, on voulait demander au monde entier s’il ne devenait pas fou, mais d’autres s’en chargent bien, et quant à nous, il s’agissait de ne pas se laisser emporter et quitter notre route. On se sentait perdre pied. On s’est à nouveau ancré. De justesse. »

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Sculpture et démocratie - un billet pour 'Culture et Démocratie'
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